La décision de m’arrêter, me donner du temps et de l’honnêteté fut un cadeau précieux. Ce cadeau n’est pas resté sans suite: j’avais ouvert une porte intérieure. La deuxième étape de mon cheminement fut d’écouter ce qui se trouvait caché derrière cette première porte. « Ecoute la vie, la vie avant que tu n’arrives ». Et ma découverte fut absolument bouleversante.

S’écouter, c’est établir une première connexion avec soi; se reconnecter à soi, c’est aussi et surtout se (re)connecter à tout ce qui nous entoure. J’ai fait l’expérience d’une brutale prise de conscience: celle du mal que l’on fait sans compter à tout ce qui est. La surpêche, la déforestation, le pillage des ressources sont évidemment de bons exemples de ce mode de vie que nous avons choisi ou, dans tous les cas, que nous n’avons pas rejeté.

Si nous entendons quotidiennement des messages alarmants, si nous lisons fréquemment les mots de personnes éveillées qui nous invitent à prendre conscience de notre erreur et de revenir à des choses plus essentielles, c’est une toute autre expérience que de faire ce chemin entre soi et soi. Je crois qu’il n’y a pas plus grande révolution, plus grand changement sur le long terme, qu’une véritable prise de conscience intérieure car celle-ci s’inscrit profondément en nous et permet de modifier notre vision, notre conception des choses.

Je me rappelle très distinctement de l’instant où la nécessité d’écrire cette chanson s’est frontalement imposée à moi. Au sortir de la douche, je me suis subitement senti connecté à la nature et j’ai ressenti toute la douleur que nous lui faisons subir sans raison. J’ai littéralement fondu en larmes dans le couloir de mon appartement et demandé pardon à la terre pour notre bêtise. Lettre humain, c’est une lettre à l’être humain qui l’invite à réaliser que la nature fait entièrement partie de lui.

Je t’invite à (t’) écouter, à te (re)connecter. Observe alors ce qui vient à toi et accueille-le, si possible sans jugement.